Santé à Bordeaux : en 2023, le CHU de Bordeaux a enregistré plus de 450 000 consultations externes, soit +6 % par rapport à 2022. Derrière cette hausse se cache une ville qui investit massivement dans la télémédecine, la recherche génomique et les parcours de soins intégrés. Les Bordelais cherchent désormais des réponses rapides, locales et fiables. Cet article dresse un état des lieux précis, entre chiffres récents, initiatives publiques et conseils concrets pour rester en bonne santé sur les rives de la Garonne.

Tendances 2024 : l’innovation médicale accélère

Bordeaux s’est hissée parmi les trois métropoles françaises les plus dynamiques en recherche clinique, selon l’Association des villes universitaires de santé (classement 2024). Plusieurs facteurs expliquent cette poussée.

Un écosystème hospitalo-universitaire solide

  • CHU de Bordeaux : 3 700 lits, 14 pôles d’excellence et le premier centre de simulation médicale de Nouvelle-Aquitaine (inauguré en février 2023).
  • Université de Bordeaux : 2 100 étudiants en médecine et un budget recherche santé de 78 M € en 2024.
  • Bordeaux Neurocampus : 600 chercheurs, reconnu par le European Brain Council pour ses travaux sur la maladie d’Alzheimer.

Montée en puissance de la télésanté

Le nombre de téléconsultations a été multiplié par 4 entre 2020 et 2023. Le programme « Télé-Gironde » porté par l’ARS Nouvelle-Aquitaine équipe déjà 97 % des EHPAD du département en cabines connectées. D’un côté, les usagers bénéficient d’une prise en charge rapide ; de l’autre, certains généralistes redoutent une « déshumanisation » du soin.

Partenariats public-privé

La start-up TreeFrog Therapeutics, installée à Pessac, a levé 75 M € en 2022 pour industrialiser la thérapie cellulaire. Son alliance avec le CHU permet d’ouvrir dès 2025 un essai clinique sur la maladie de Parkinson. De quoi positionner Bordeaux dans la course aux traitements de pointe, aux côtés de Paris-Saclay et Lyon Biopôle.

Comment le CHU de Bordeaux se positionne-t-il face aux défis sanitaires ?

Le centre hospitalier universitaire bordelais fait face à un double enjeu : absorber la croissance démographique (+1,4 % par an) tout en réduisant les inégalités d’accès aux soins entre quartiers.

Capacité et nouvelles infrastructures

  • Ouverture en mars 2024 du bâtiment « Saint-André 2 », dédié aux maladies infectieuses émergentes.
  • 32 salles de bloc opératoire rénovées d’ici fin 2025, grâce à un plan d’investissement de 180 M €.
  • Recrutement ciblé : 120 infirmiers supplémentaires et 35 postes de praticien hospitalier ouverts cette année.

Inégalités territoriales

Le taux de médecins généralistes varie de 8,9 pour 10 000 habitants à Caudéran, contre 3,2 à Bordeaux-Nord. Pour limiter la « fracture sanitaire », trois maisons de santé pluridisciplinaires ont vu le jour à Bacalan depuis 2021. Des consultations avancées en cardiologie y sont assurées chaque jeudi.

Suivi numérique des patients chroniques

Le programme e-parcours « Médoc Connect » suit actuellement 2 500 patients diabétiques via capteurs et application mobile. Résultat : 0,7 point de HbA1c en moins en moyenne après six mois, selon une étude interne publiée en janvier 2024.

Prévention locale : conseils pratiques pour les Bordelais

Rester en bonne santé ne se limite pas au moment où l’on pousse la porte d’un cabinet. Dans la capitale girondine, plusieurs dispositifs gratuits ou low-cost méritent d’être connus.

  • Vaccination sans rendez-vous place de la Bourse chaque premier samedi du mois (ARS mobile truck).
  • Parcours « Cœur et Vigne » : 6 km balisés sur les quais, lancé par la Mairie en juin 2023 pour encourager 10 000 pas quotidiens.
  • Programme « Assiette durable » au Marché des Capucins : ateliers nutrition (glucides complexes, protéines végétales) tous les mercredis, 5 €.
  • Dépistage visuel gratuit pour les 16-25 ans au campus Victoire jusqu’au 31 décembre 2024.

Comme ancienne interne à Pellegrin, je vois l’impact positif de ces initiatives : patients moins sédentaires, meilleurs bilans lipidiques, et surtout, un sentiment d’appartenance à une communauté de santé active.

Entre progrès et inégalités : quel avenir pour la santé à Bordeaux ?

D’un côté, la métropole profite d’un tissu de recherche impressionnant et d’un financement solide. De l’autre, les files d’attente aux urgences dépassent encore 5 heures en moyenne les week-ends (donnée CHU, mai 2024).

Atouts incontestables

  • Accélérateur d’innovation : la French Tech Bordeaux soutient 37 start-ups e-santé.
  • Culture sportive : 60 % des habitants pratiquent une activité physique hebdomadaire (baromètre Insee 2023), un record hexagonal.
  • Patrimoine architectural propice aux zones piétonnes, stimulant la mobilité douce.

Obstacles persistants

  • Déserts médicaux en périphérie nord et rive droite.
  • Vieillissement accéléré : 21 % de +65 ans dans la métropole, contre 20 % au national.
  • Tension immobilière pour les soignants : loyer moyen à 15 €/m², frein au recrutement.

À court terme, l’extension du tram D jusqu’au futur « Campus Santé » de Floirac (prévue pour 2026) pourrait rapprocher spécialistes et patients. Toutefois, sans revalorisation salariale, la fuite des infirmiers vers la côte basque risque de perdurer.


Pourquoi la climatologie locale influence-t-elle la santé publique ?

Le climat océanique doux favorise certes l’activité extérieure, mais il augmente aussi la prévalence des pollens de graminées. Entre avril et juin 2024, l’Observatoire national des allergènes a classé Bordeaux en alerte rouge 18 jours : un record depuis 2017. Les asthmatiques doivent donc ajuster leur traitement de fond. Les purificateurs HEPA deviennent un sujet connexe intéressant pour nos dossiers « qualité de l’air intérieur ».


Si vous vivez à Bordeaux ou projetez d’y emménager, garder un œil sur ces indicateurs vous permettra de profiter pleinement de la ville, sans négliger votre bien-être. L’actualité sanitaire bordelaise évolue vite ; je continuerai à la décrypter, chiffres à l’appui, pour éclairer vos décisions quotidiennes.